De la Methode

Monica a écrit:

De la méthode

En ce matin du 6 juillet 1454, alors que tous s’en allaient travailler dans leurs champs, les paysans Vendômois découvrent avec effroi le cadavre d’une jeune femme, Claudia, ayant fait une chute de cheval qui s’avéra mortelle. Le corps de la malheureuse fut déposé sur un brancard, puis ramené à l’église grâce au chariot du service funèbre du Sieur Cuculus dit « l’Artisaneur ». Le père Girtan accueillit la dépouille de Claudia, et la fit déposer dans le transept, afin qu’il y fut apprêté et exposé, aux prières des familles, amis et paroissiens désireux de rendre un dernier hommage. Son époux, narra la chute qui fut fatale à Claudia, auprès du Lieutenant Darkofdragon, Lieutenant de police de Vendôme, explicitant cette chute mortelle de cheval au petit matin, à leur arrivée aux abords de Vendôme, sur la route de Montmirail. Alors que le père Girtan avait commencé le service d’inhumation, un rayon de soleil vint, inonder la nef, en passant par la rosace du tympan. Le père Girtan fit une bénédiction pour acclamer ce signe du Très-Haut, invoquant la miséricorde de la Sainte Fibule de Saint Martin de la Chalmyde, pour le repos de cette âme pure, ayant chuté accidentellement, arrachant injustement, cette jeune épouse à l’amour de son époux. Juste au moment de l’élévation, l’encens et ses effluves portant les prières au Très-Haut, le père Girtan eu la surprise et l’émerveillement de voir tousser, puis se redresser le corps de Claudia, dans un étonnement total, qui, après l’instant de frayeur passé, conduit la foule des fidèles à acclamer la bienveillance du Très-Haut, d’avoir extirpé des bras de la mort, l’âme pure de Claudia. Ce miracle fut constaté et vénéré par le Père Girtan, qui n’eut de cesse à remercier Saint Martin d’avoir intercéder par le truchement de sa Sainte Fibule, à la résurrection du corps de la ravissante Claudia.

La démarche, axiome de la métaphysique de Girtan.

De prime abord, l’analyse philosophique selon les valeurs théologales de Girtan, est que la liberté physique morale et spirituelle, ne peut s’exprimer que dans la paix.

Girtan a écrit:: La paix n’est pas aussi simple que le cœur ne l’imagine, mais elle est plus simple que la raison ne l’établit. Devant cet enchevêtrement des problèmes existenciels, nous sommes tentés de nous dire : [ la paix dépend de mains plus expertes que les nôtres]... Certes la paix a besoin de politiciens et d’économistes, mais elle est aussi entre les mains de nous tous, elle passe par mille petits gestes de la vie quotidienne. Chaque jour, par notre manière de vivre avec les autres, nous choisissons pour ou contre la paix..

Cet axiome « Paix » est indispensable pour Girtan, avant toute démarche, car il faut être en paix avec soi-même !
Mais en second lieu, Girtan nous dévoile aussi qu’il ne faut point être trop raisonnable dans l'excès ou le zèle :

Girtan a écrit:: La RAISON, est capable de hiérarchiser les principes et exprimer des solutions. Mais la raison n'est pas le seul moyen dans la démarche collégiale du « religieux » (Frère Franciscain), et n'est pas non plus le seul moyen d'arriver à exprimer des solutions ultimes, car la raison, seule, étrangle la modernité.

et en revient au premier point : « …la paix n’est pas aussi simple….[….] ….mais elle est plus simple que la raison ne l’établit. »…
Aussi propose-t-il une méthodologie ou une démarche personnelle :

Girtan a écrit:: a) Il faut donc effectuer un travail sur nous-mêmes, sans précipitation, d'écouter les autres, travailler à son rythme, et par conséquent, se mettre en harmonie avec les lois naturelles qui régissent l’univers, et en appliquant les règles communes régissant le groupe ou l'Ordre.
b) Il faut se former spirituellement, sans tomber dans l'erreur qui consiste à nous l'imposer comme une fin en soi, alors que nous devons aller vers les autres, les aider à progresser. Le but de la « religiosité » est que nous sommes faits pour les autres, pour servir l'autre et partager ce que l'on a appris.
c) Il faut être à l'écoute de l'autre, en général, et avoir un rapport étroit plus affiné et personnel. C'est par le dialogue personnel que l'on s'aide mutuellement le mieux, que l'on apprend à se connaître, et que l'on s'avoue (ou confesse) ses faiblesses. Ces éléments nous font reformuler les postulats établis, même les nôtres, par agrégation des arguments des autres, en les accumulant ainsi, pour augmenter « l'Expérience ».

Les seuls fruits de la spiritualité sont la Paix et la Joie. Il y a lieu d'extraire le vrai dans le faux qui est en nous, par la méditation, et encore de refaire le travail pour retirer des scories de faux qui subsistent, afin qu'il ne reste que l'essentiel : l'indiscible. Ou l'inexpliquable... c'est à ce moment là que nous sommes confrontés à l'antériorité de la poule et de l'oeuf. Nous observons un fait, une conséquence, sans que nous puissions en déterminer la cause principielle ( le COMMENT)...

Les novices posent presque toujours la question du "COMMENT", souvent mêlée au POURQUOI, à nous de savoir raison garder et ne pas s'engager sur le plan personnel du COMMENT. Les Clercs auront à expliquer et transmettre le "Pourquoi", et s'en tenir à ce schéma, car la métaphysique répond au POURQUOI exhaustivement. La recherche personnelle du COMMENT, doit être trouvée intuitivement, par une démarche personnelle, selon la sensibilité de chacun. C'est là la richesse de notre Ordre Franciscain, de pouvoir rassembler des caractères et idéaux divers, pour une action générale et collective "UNIQUE"... l'Amour et l'Amitié de l'Humain !

En conclusion Girtan nous livre là, la clef première à sa démarche :

1°) Travail personnel et objectivisme sur soi ;
2°) Recherche cognitive pour se former et se perfectionner sans cesse, sans crainte de se remettre en question ;
3°) Enfin cette faculté d’écoute de l’autre qui souvent nous échappe, par manque de temps, par manque de cette fraternité !