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 Une porte des cieux

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Grimberdine
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MessageSujet: Une porte des cieux   Une porte des cieux EmptyMar 15 Juil - 12:42

Monica a écrit:

Ecrits posthumes .

    Maintenant que je puis, assis au bord des ondes,
    Emu par ce superbe et tranquille horizon,
    Examiner en moi les vérités profondes
    Et regarder les fleurs qui sont dans le gazon ;
    Maintenant, ô mon Dieu, que j’ai ce calme sombre
    De pouvoir désormais
    Voir de mes yeux la pierre où je sais que dans l’ombre
    Elle dort pour jamais ;

    Maintenant qu’attendri par ces divins spectacles,
    Plaines, forêts, rochers, vallons, fleuve argenté,
    Voyant ma petitesse et voyant vos miracles,
    Je reprends ma raison devant l’immensité :
    Je viens à vous Seigneur, père auquel il faut croire,
    Je vous porte, apaisé,
    Les morceaux de ce cœur tout plein de votre gloire
    Que vous avez brisé ;

    Je viens à vous Seigneur, confessant que vous êtes
    Bon, clément, indulgent et doux, ô Dieu vivant!
    Je conviens que vous seul savez ce que vous faites,
    Et que l’homme n’est rien qu’un jonc qui tremble au vent ;
    Je conviens à genoux que vous seul, Père auguste,
    Possédez l’infini, le réel et l’absolu ;
    Je conviens qu’il est bon, je conviens qu’il est juste
    Que mon cœur ait saigné, puisque Dieu l’a voulu !

    Je ne résiste plus à tout ce qui m’arrive
    Par votre volonté.
    L’âme de deuils en deuils, l’homme de rive en rive,
    Roule à l’Eternité…..
    Nous ne voyons jamais qu’un seul côté des choses ;
    L’autre plonge en la nuit d’un mystère effrayant.
    L’homme subit le joug sans connaître les causes,
    Tout ce qu’il voit est court, inutile et fuyant !
    Vous faites revenir toujours la solitude
    Autour de tous ses pas.
    Vous n’avez pas voulu qu’il eût la certitude
    Ni la joie ici bas !
    Dès qu’il possède un bien, le sort le lui retire.
    Rien ne lui fut donné, dans ses rapides jours,
    Pour qu’il s’en puisse faire une demeure et dire :
    C’est ici ma maison, mon champ et mes amours !

    Aujourd’hui, moi qui fus faible comme une mère,
    Je me courbe à vos pieds devant vos cieux ouverts.
    Je me sens éclairé dans ma douleur amère
    Par un meilleur regard jeté sur l’univers…..
    Ne vous irritez pas, fronts que le deuil réclame,
    Mortels sujets aux pleurs.
    Il nous est malaisé de retirer notre âme
    De ces grandes douleurs.
    Voyez-vous, nos enfants nous sont bien nécessaires,
    Seigneur ; quand on a vu dans sa vie, un matin,
    Au milieu des ennuis, des peines, des misères,
    Et de l’ombre que fait sur nous notre destin,
    Apparaître un enfant, tête chère et sacrée,
    Petit être joyeux,
    Si beau qu’on a cru voir s’ouvrir à son entrée
    Une porte des cieux ;
    Quand on a vu, seize ans, de cet autre soi-même
    Croître la grâce aimable et la douce raison,
    Lorsqu’on a reconnu que cet enfant qu’on aime
    Fait le jour dans notre âme et dans notre maison,
    Que c’est la seule joie ici-bas qui persiste
    De tout ce qu’on rêve, de tout ce que l’on a,
    Et de considérer que c’est une chose bien triste
    De le voir partir de la maison quand l’aventure le prendra !
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MessageSujet: Re: Une porte des cieux   Une porte des cieux EmptyLun 12 Jan - 0:05

    La démocratie dans l'Église


Frère Girtan, Vendôme, le 24 janvier 1455, a écrit:


Le débat passionne un nombre chaque jour plus important d’aristotéliciens.
Qui s'en étonnera étant donné l'évolution de nos sociétés modernes et les lenteurs à traduire institutionnellement les directives du Renouveau de la Foi du dernier Concile ?

UNE REQUÊTE LÉGITIME DE PARTICIPATION
Certains profitent de toutes les occasions pour proclamer que l'Église n'est pas démocratiquement ouverte, au sens politique du terme. Il leur suffit de rappeler que sa structure apostolique vient du Verbe de Christos, et de l’analyse philosophique d’Aristote, que l'exercice du ministère ne résulte pas d'une délégation de pouvoirs... L'Église est une réalité théologale: son pouvoir lui vient du Très-Haut, non du peuple. Beaucoup d’aristotéliciens savent bien que la communauté ecclésiale n'est pas une structure de type parlementaire, semblable aux autres « Duchés » ou à la Paierie. Mais il ne faudrait pas que l'affirmation des principes devienne une sorte de prétexte conduisant à bloquer les processus démocratiques qui doivent impérativement animer la vie ecclésiale. Lorsqu'on rappelle que « l'Église n'est pas une démocratie », on l'entend souvent comme l'affirmation que l'Église est une autocratie ou une monarchie. Ce qui est tout aussi condamnable !
La situation actuelle de la curie semble présenter, à cet égard, une réalité contrastée. Les aspects positifs ne manquent pas. Nombre de documents au Vatican sont porteurs d'une volonté délibérée d'ouverture en ce domaine. Cela ne fait aucun doute : le concile a souligné clairement et la commune participation de tous les baptisés (les fidèles) à la fonction, sacerdotale de Christos, dans le verbe révélé par Aristote, et leur véritable égalité comme leur égale dignité. Le même concile a affirmé tout aussi fortement que le ministère pastoral était au service du peuple de Dieu et non l'inverse. Ils appellent les clercs, diacres et tous les fidèles à établir entre eux une véritable « communauté de rapports » au service d'une même mission.
Ces orientations ne sont pas de simples et généreux principes. Le concile appelle le peuple des « fidèles » à mettre sur pied des structures de participation et d'expression commune, prenant force de loi avec le code de droit canonique, des instances de coresponsabilité sont nées à tous les niveaux de la vie ecclésiale : conseils diocésains, synode épiscopal. Le visage de l'Église que souhaitent ces directives devient peu à peu une réalité. Il existe des baptisés qui,se sentent coresponsables de la mission et du visage de l'Église ; leur nombre et leur qualification ne cessent d'augmenter. Il est vrai que l'ecclésiologie de communion nous presse de mettre fin au modèle d'une pastorale réduite à la seule prise en charge des fidèles ou à la simple réponse à leurs besoins.
Dans ce sens-là, la communauté ecclésiale est appelée à vivre de plus en plus démocratiquement. C'est une exigence qui ne relève pas seulement ni d'abord des conditions de la vie sociale, mais de normes proprement issues du droit canon. Le peuple des baptisés doit promouvoir la requête démocratique comme un impératif de la fraternité. L'esprit démocratique devrait trouver, au sein de la communauté aristotélicienne, un espace favorable, puisque cette communauté se reconnaît comme un « peuple de frères » convoqué par le même Père. « Ne vous faites pas appeler Maître, car vous n'avez qu'un Maître et vous êtes tous frères ». Ceci pour mettre en évidence la nature communautaire et fraternelle de notre Foy : il n'est jamais d’acte individuel mais partage, en communion. Ainsi, loin de suspecter a priori la méthode démocratique, les clercs sont appelés à approfondir et à mettre en pratique des données ecclésiastiques trop souvent négligées.

[hrp]
Ainsi, du III° au V° siècle, la communauté locale participe au choix de ses ministres, par élection, désignation ou approbation. La procédure ne devait pas être uniforme dans toutes les provinces mais, d'une part, la communauté avait un rôle actif et d'autre part, elle n'imposait pas les mains, elle n'ordonnait pas.
« Ce qui touche à tous doit être traité et approuvé par tous (Quod omnes tangit, ab omnibus tractari et approbari debet). » Cette maxime du droit romain sera souvent évoquée au XIIIe siècle. On la trouve en particulier chez le pape qui ouvre ce siècle, Innocent III (1198-1216), et chez celui qui le clôture, Boniface VIII (1294-1303), deux des pontifes les plus hautement conscients de leur autorité.» Malheureusement, dès les premiers traités d'ecclésiologie (au XIV° siècle) se développera un courant hiérocratique, axé sur la monarchie papale.
[/hrp]
La liturgie demeure un point d'application privilégié de la participation des aristotélicien à la vie de leur Eglise. Les Pères de l'Église, (Merci Arnwald, Nico, Jarkov, Marlaeauvergne,) toute la communauté aristotélicienne est présentée comme célébrant le repas du Seigneur. La nette distinction entre l'assemblée et son président : « Celui qui préside ayant achevé les prières et l'action de grâce, tout le peuple présent acclame en disant : Amen » ; au IVe siècle, on commente en ces termes : «La prière eucharistique est commune, car le prêtre ne rend pas grâce seul, mais le peuple avec lui » La tradition patristique ne laisse planer aucun doute sur ce point : la communauté des fidèles est bien le sujet de la célébration eucharistique.
On passera ensuite à une notion de l'Église davantage centrée sur l'institution et sur les pouvoirs qui la structurent, des pouvoirs transmis par l'ordination, personnellement possédés, et comme posés en eux-mêmes. Le mot « Église » désignera avant tout, voire uniquement, le clergé. Et l'Eucharistie apparaîtra comme une prérogative du «sacerdoce ».
Le Concile, affirme que soit rendue, à la célébration liturgique, toute sa dimension communautaire. « Cette participation pleine et active de tout le peuple [...] est un droit et un devoir » . Il en découle des conséquences : « Les actions liturgiques ne sont pas des actions privées mais des célébrations de l'Église [...] elles appartiennent au corps tout entier de l'Église, elles le manifestent et elles l'affectent ». Bref, la communauté comme telle est bien l'acteur de la célébration, chacun y jouant son rôle, y exerçant son ministère, sans que cette communauté se réduise à la somme de ses membres.
On pourrait ajouter bien d'autres éléments positifs dans la présentation de la situation actuelle. La libre expression des assemblées de fidèles et des Clercs est un fait assez remarquable. Pourquoi ne pas ajouter, et ce n'est pas le moins important, que l'évêque est devenu une personne accessible, que tous les fidèles connaissent, dont ils reconnaissent la charge, même si certains s'interrogent sur sa désignation ?
Ces évolutions proprement ecclésiales s'inscrivent dans une société particulièrement sensible aux valeurs de partenariat, de dialogue, et de responsabilité. Les appels à la démocratie se font souvent entendre : «l'Église apprécie le système démocratique, comme système qui assure la participation des citoyens aux choix politiques et garantit aux gouvernés la possibilité de choisir et de contrôler leurs gouvernants, ou de les remplacer de manière pacifique lorsque cela s'avère opportun. Une démocratie authentique requiert des structures de participation et de coresponsabilité ». On est heureux de lire : « Il est insensé et naïf de penser que l'Église puisse s'enfermer paisiblement dans le passé. Comme les autres âges, celui de la démocratie est un appel qui s'adresse directement à l'Église. Elle doit s'y rendre avec l'esprit à la fois ouvert et critique. »
Ouvrir l'Église au monde, c'est accepter une confrontation avec l'aspiration aux libertés. L'esprit critique est beaucoup plus développé, et la voix de l'Église représente une opinion, parmi d'autres. Nombre de fidèles constatent que le langage magistériel de l'Église est incompréhensible pour l'immense majorité de nos contemporains. Le malaise actuel se révèle plus profond que ne le laissent soupçonner certaines protestations véhémentes ou schismatiques : il provient d'un écart croissant entre l'enseignement officiel de l'Église et l'opinion ou d’hétérodoxie d'une partie notable du peuple et de ces croyances. Cela se vérifie, en particulier, à propos de l'enseignement concernant l'éthique, du moins par rapport à ce que l'on en connaît ou en comprend. L'Église. Le prêche sur la place publique, apparaît comme étouffé sous le poids des interdits, édictés par tel ou tel Duché, pour « trouble à l’ordre public ». A l'agressivité des sectes et autres croyances, se substitue l'indifférence. L'image de l'Église incontestablement se dégrade.
Sur un autre plan, certains font remarquer qu'un mouvement d'uniformisation n'a pas vraiment quitté la volonté de l'Église Aristotélicienne du Renouveau de la Foi. Certains contestent une centralisation excessive, voulant que tout ce qui contribue à la communion dans l'Église dépende, en fait, de la Curie à Rome. À leur avis, du moins en ce qui concerne le magistère doctrinal, l'expression épiscopale manque de liberté et d'initiative...
D'autre part, en dépit d'exhortations de toutes sortes, beaucoup de fidèles « actifs ou non » continuent de rester les simples consommateurs passifs de l'institution dont ils sont membres. Bien des paroisses ne parviennent pas à être des lieux de partage et à dépasser une simple juxtaposition d'individus. Le terme « consultatif » utilisé à propos des différents « conseils», est compris, trop souvent encore, dans un sens restrictif, et certains Clercs se demandent s'ils ne sont pas prédisposés à entériner des décisions déjà prises. Avec des progrès évidents, et malgré des résistances de tous ordres et à tous les niveaux, une nouvelle manière de vivre en Église cherche son chemin.

LE « SENSUS FIDEI »: DU « CREDO » À LA PRATIQUE

Le « sensus fidei » (le sens de la foi) du peuple de Dieu constitue dans son ensemble un point essentiel encore insuffisamment analysé, surtout en comparaison de l'insistance sur le magistère. La place du « sensus fidei » a été de plus en plus réduite, jusqu'à devenir une abstraction. Trop de responsables n'en admettent l'importance que comme celle d'une notion qui fait partie de la réception.
Le « sensus fidei » est une expression théologique ancienne, mais à cause de ses harmoniques, il n'est pas rare qu'elle prenne place aujourd'hui dans un débat sur la coresponsabilité ecclésiale et les exigences de fonctionnement démocratique qu'elle entraîne. Mais le code de droit canonique passe sous silence cette doctrine : « La collectivité des fidèles, ayant l'onction qui vient du Très-Haut, ne peut se tromper dans la foi : ce don particulier qu'elle possède, elle le manifeste par le moyen du sens surnaturel de foi (sensu fidei) qui est celui du peuple tout entier, lorsque "des évêques jusqu'au dernier des fidèles laïques" elle apporte aux vérités concernant la foi et les moeurs un consentement universel . On trouvera d'autres évocations du « sensus fidei » qui désigne « un instinct, un tact éminemment aristotélicien. Le « sensus fidei » insiste sur la dimension personnelle du sens de la foi, le « sensus ecclesiae » ou le « sensus fidelium » sur sa dimension communautaire. D'ailleurs, ce texte devra prendre soin de préciser qu'il considère le peuple ecclésial dans sa totalité, selon la formule augustinienne « des évêques jusqu'au dernier des fidèles laïques». Le « sensus fidelium » ne résulte donc pas d'une initiative personnelle, pas plus qu'il ne relève d'une responsabilité individuelle. Il repose sur le don de l'Esprit et s'exerce dans un jeu de relations et de collaborations où chacun prend sa part, selon son charisme et son ministère.
« Ce sens des fidèles » met à contribution le corps de l'Église dans son ensemble, tant sur le plan de la foi que sur celui de l'agir humain. Pris au sens large, il se manifeste de multiples manières : la foi de l’assemblée des fidèles, le service de la Parole, la prière liturgique (« lex orandi lex credendi » : la prière dit la foi), le comportement moral de l'ensemble des chrétiens, la réception de l'enseignement du magistère, etc. En évitant les crises de Janvier 1455………….
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MessageSujet: Re: Une porte des cieux   Une porte des cieux EmptyLun 12 Jan - 0:06

Citation :
Le peuple des fidèles a, dans toute la première moitié du IVe siècle, résisté à l'arianisme et à ses sous-produits, hérésie d'intellectuels souvent accueillie par les évêques eux-mêmes, soit qu'ils fussent aussi théologiens, soit qu'ils suivissent les goûts du pouvoir impérial. » Le peuple a donc assuré le maintien de la foi, en un moment où la hiérarchie semblait succomber aux tendances arianistes. Disons-le de manière plus positive : la foi de l'ensemble de l'Église demeure à chaque moment l'étalon valable de la vérité des croyants dans leur ensemble. L'Esprit garde la communauté ecclésiale de faillir à l'égard de la vérité évangélique, lorsqu'il s'agit d'enjeux vitaux pour son avenir.
Le « sens des fidèles » met également à contribution le rôle spécifique du magistère des évêques, et, à un autre titre, celui des théologiens. La première responsabilité du magistère n'est pas l'« intelligence de la foi» mais son affirmation et son maintien. Il exerce un rôle essentiel pour rappeler, garantir et transmettre ce que l'Église croit. Son autorité lui vient de l'ordination et de son ministère spécifique. À la liberté du magistère répond celle du théologien qui découle de sa responsabilité scientifique. Le théologien cherche, avant tout, l'intelligence du contenu de la foi... Il est au service de la foi qui cherche à comprendre : «fides quaerens intellectum », selon la formule célèbre de S. Anselme. Le «sens des fidèles » fait encore appel à la contribution de fidèles compétents de par leur formation intellectuelle, leur profession, ou leur expérience. Leur participation à l'élaboration de critères de discernement se révèle des plus utiles, surtout en matière d'éthique. On doit y ajouter le témoignage collectif de « fidèles » et des diacres, susceptible de donner un point de vue réfléchi et ouvert, notamment dans les domaines de la vie politique, économique et sociale, ou le combat pour la paix. En tous ces secteurs de la vie humaine, le « sensus fidelium » doit s'élargir à la dimension synchronique et diachronique des questions, c'est-à-dire à leur retentissement dans l'espace et dans le temps.
Effectivement, la durée représente un paramètre important dans cette actualisation du sens de la foi.. Il n'y a pas de réponse théorique à ce problème. Il se pourrait qu'une parole provisoire, ponctuelle, adaptée à une situation locale, doive précéder une déclaration suffisamment mûrie et susceptible de prendre une ampleur universelle.
En cette affaire, la validité d'un enseignement n'est liée ni à une majorité de voix (comme dans un État démocratique) ni à sa réception par l'ensemble des Fidèles. Toutefois, il est difficile de penser qu'un noyau fort de résistance ne soit pas porteur d'une part de vérité. Ce problème brûlant est forcément évoqué par les théologiens, surtout à propos de certains domaines éthiques, qui touchent directement les laïcs, y compris éventuellement les autres croyances ou les athés, concernant le mariage et les séparations à répétition.
Reste le problème brûlant de la non-réception de l'enseignement magistériel par une partie notable de la communauté des fidèles. On peut au moins reconnaître que si le magistère entre en conflit avec le « sensus fidei » de nombreux clercs et laïcs, c'est le signe qu'il faut remettre le document sur le métier en certaines de ses parties, et ouvrir de nouveau le débat théologique. On voit que cette question complexe mais vitale appelle de multiples composantes, sans jamais effriter la responsabilité première de l'ensemble des baptisés.

FAIRE "ÉGLISE" AUTREMENT

La remise en valeur du « sensus fidelium » ne remet pas en cause la nature profonde de l'Église mais, à coup sûr, son mode concret de fonctionnement. La première exigence pourrait bien être celle d'une plus grande cohérence entre les discours de l'Église et sa pratique. Son enseignement sur la nécessité de processus démocratiques ne saurait rester une obligation pour la cité des hommes sans provoquer aussi une réforme en son sein. Certes, il est probable que certains fidèles et laïcs, espèrent trouver dans la communauté ecclésiale ce que la société se refuse à leur donner. Mais l'Église a d'autres raisons de faire ce choix et de ne pas vouloir mériter le reproche : « ils disent et ne font pas » .
Beaucoup de Fidèles se plaignent du manque de communication dans l'Église. Effectivement, les courants divers, les ordres religieux, les pôles d'expression et d'influence acceptent difficilement de se rencontrer et de rassembler leurs efforts au service d'une mission commune. L'information passe mal, et les cheminements, les foras parallèles empêchent les diversités de devenir une richesse dont tous seraient bénéficiaires. Le dialogue est la condition de la démocratie : dans l'Église, il ne saurait se limiter à quelques initiés qui disposent d'informations de première main ; il doit s'élargir à un peuple diversifié dans lequel chacun a son mot à dire, à commencer par ceux qui se sentent exclus de l'institution ecclésiale. L'expression de l'opinion publique dans l'Église est présentée en termes fort circonspects dans le code de droit canonique : « Selon les connaissances, la compétence et le prestige dont ils jouissent les fidèles ont le droit et même parfois le devoir de donner aux clercs leur opinion sur ce qui touche le bien de l'Église et de faire connaître cette opinion aux autres fidèles, restant saufs l'intégrité de la foi et des moeurs et le respect dû aux « religieux engagés » et en tenant compte de l'utilité commune et de la dignité des personnes ». Les précautions prises ne doivent pas cependant vider ce droit de toute signification pratique, car il s'agit bien d'un droit fondamental au dialogue explicitement reconnu par tous à la Curie. Le code, d'ailleurs, demande ouvertement que « toutes les questions proposées soient soumises à la libre discussion des membres du conseil diocésain ».
Cette dynamique de communication est exigeante : que les responsables de communautés acceptent que la communication ne soit pas à sens unique ; que chaque assemblée de fidèles refuse tout repli sur lui-même ; que l'on reconnaisse que nul n'est le détenteur de la Vérité ; qu'on admette un véritable pluralisme d'opinions et d'expressions, tout en maintenant des priorités. Trop souvent, l'unanimité ou le consensus intégral apparaissent comme l'objectif à atteindre, alors que sur des sujets difficiles, les Cardianux devraient discuter, ne pas refuser la différence et la confrontation, faire appel aux compétences, rechercher ensemble les points de repère qui sont en harmonie avec l’ensemble des fidèles. Quant à la parole officielle de l'Église, pourquoi ne pas faire entendre, le cas échéant, son mécontentement mais aussi sa satisfaction ? (Exemple : « Le Parchemin » … En tout cela, les clercs et les laïcs, feront très certainement l'expérience des tensions et même des conflits. Ils ne sont pas toujours des compagnons de combat alors même qu'ils restent des frères. Il ne faut pas jeter un voile sur nos différences. Il met en nous une exigence de réconciliation et de fraternité. La communication exige un sens du partenariat qui inclut le respect des différences. Le corps ecclésial se construit dans la reconnaissance de fonctions, de charismes complémentaires, non dans le nivellement, la compétition ou la rivalité. L'ecclésiologie de communion insiste sur les liens de réciprocité entre les différents membres du peuple de Dieu : « La Curie a besoin de l'épiscopat, et l'épiscopat de la Curie : tous deux doivent être considérés de plus en plus comme complémentaires, et de moins en moins comme se faisant concurrence. » Ce principe devrait trouver un vaste terrain d'application dans les différentes instances de dialogue et de décisions.
La démarche démocratique de participation à la recherche et à l'élaboration de décisions nécessite également les débats et la négociation. Ils sont une condition de participation réelle du peuple de Dieu à la vie de l'Église et aux problèmes de l'humanité. Devant la complexité des questions et la multiplicité des éléments entrant en jeu dans une décision, peu de choix peuvent être faits à bon escient sans que les exécutants en soient partie prenante. Comment peut-on espérer que les fidèles, ou les non croyants, s'intéressent et répondent à certains appels si le message leur parvient de façon abrupte ou peu intelligible, parce qu'ils n'ont pas participé à son élaboration ?
Différentes critiques en apportent le témoignage.. Ils dénoncent une sorte de monopole archaïque, vraisemblablement renforcé par l'expression médiatique, qui sans doute n'est pas très sain à long terme. En notre monde des Royaumes Renaissants, ce procédé peu «démocratique » suscite, selon les cas, approbation, indignation ou indifférence. Nul doute que cette dernière attitude soit plus préoccupante qu'une critique ouverte !
Les nouvelles manières de concevoir les relations dans la société et l'exercice du pouvoir ne remettent pas en cause la nécessité de l'autorité dans l'Église mais son mode concret de fonctionnement. Les responsables ne sauraient poursuivre leur tâche dans l'unique préoccupation de l'orthodoxie, ni dans le simple rappel des principes. C'est au coeur même des recherches et des conflits qu'il leur appartient d'exercer leur pouvoir propre de discernement, d'authentification, de régulation et de décision. Le rôle spécifique du magistère en est notablement transformé.
L'ouverture au pluralisme de cultes peut entraîner la naissance de conflits ou de désaccords. Elle peut requérir, en certains cas, l'intervention d'une autorité supérieure, voire la création d'instances de médiation, de manière à ce que les difficultés durables puissent trouver une solution. Sur le plan purement administratif, il serait bon de prévoir explicitement la procédure de recours, grâce à un «conseil de médiation diocèsain ». Celui-ci est constitué dans chaque diocèse, si telle est la décision de l’assemblée épiscopale, «mais si la conférence ne l'a pas ordonné, l'évêque peut constituer un conseil ou un organisme de ce genre » .
Si la responsabilité est une « vertu » susceptible de correspondre aux aspirations de nos contemporains, l'Église a un nouveau motif d'indiquer des repères sans brandir des condamnations. S'il lui revient de dénoncer certaines pratiques, elle ne peut, en aucun cas, juger et condamner les personnes. Son message doit éclairer les consciences mais respecter la liberté des décisions prises tant au niveau des Duchés, que dans l’exercice Royal ou relevant du SERG. Son rôle n'en devient pas moins essentiel mais plus humble devant la diversité des opinions possibles et la soif d'autonomie des personnes. Sa parole dessine une ligne d'horizon, appelle à la responsabilité, dans le respect patient et miséricordieux des cheminements. Sinon, le message apparaîtra comme un «couperet » inhumain, au lieu d'inviter à un choix responsable, conditionné par des situations particulières souvent fort complexes. Il importe que tout ne soit pas mis sur le même plan et que toute parole exigeante reflète une attitude d'accueil, de compréhension et d'amour. Il reste beaucoup à faire pour que l'Église apparaisse attachée au bonheur de l'humanité, lucide certes, mais d'abord aimante, reflet de l'amour fraternel aristotélicien.
La soif de liberté n'accorde que peu de place à l'argument d'autorité. L'objectif ne consiste pas tant à ressasser les commandements moraux qu'à montrer aussi et surtout leur pertinence et leur sens concret dans une situation déterminée. A une époque où tout est mis en question, le peuple prête beaucoup d'attention à la justification des normes avancées et à la qualité de l'instruction des différents dossiers ». (cf. certains dossiers d’annulation de mariage…)
Plus le message sera intemporel et globalisant, plus il fera l'objet de déclarations fracassantes et répétitives, et plus il engendrera l'indifférence ou l'agacement, voire le changement des croyances des individus.
Tâche exigeante qui ne peut se passer de la participation de tous. La démocratie dans l'Église est un combat. Son but ne consiste pas à peaufiner le visage de l'institution ecclésiale mais à le rendre plus transparent, pour le service Eucharistique. La vie démocratique dans l'Église répond aux appels de la mission lorsque la communauté des fidèles ouvre portes et fenêtres pour écouter, les prêches d’autres confessions, les différences et dialoguer avec ceux qui ne sont pas officiellement dans la maison. Mais surgit alors une autre question sans doute plus déterminante encore : Nous-mêmes sommes - nous prêts à vivre la démocratie et à faire de l'Église une maison accueillante ?

GIRTAN, curé de Vendôme, nommé Archevêque Métropolitain de Tours le 4 février 1455.
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